
Définir la coopération
La base de la coopération est la mise en place d’un travail en petits groupes dont les objectifs sont communs. Pour Sylvain Connac, « coopérer c’est aider, coopérer, c’est s’entraider, coopérer, c’est travailler en groupe, coopérer, c’est rentrer dans des logiques tutorielles. » (1)
Voici une vidéo réalisée par Synlab qui explique ce qu’est la coopération :
Les bénéfices de la coopération
De nombreuses recherches ont montré que la coopération a des conséquences bénéfiques pour les élèves tant dans les savoirs que dans le savoir être. Ainsi, Isabelle Plante a analysé 160 articles de recherche sur la coopération (2) . Tous ces articles s’accordent sur les bénéfices de l’apprentissage en coopération. Ces bénéfices peuvent être regroupés en 3 catégories :
– les habiletés sociales et relationnelles (relations sociales positives, respect des autres)
– le rendement scolaire ( gain par rapport au travail individuel)
– l’attitude scolaire (efforts, motivation, estime de soi)
Les conditions de la coopération
On peut définir 5 conditions de bases pour la mise en place de l’apprentissage coopératif (3) :
1) L’interdépendance positive
Les élèves doivent comprendre que pour réussir, il faut allier leurs forces.
2) La responsabilité individuelle
Elle demande aux élèves de comprendre l’intérêt d’apprendre pour soi, de s’impliquer activement dans la tâche, de comprendre que son rôle dans le groupe est essentiel. Elle demande d’avoir confiance en soi et en ses capacités.
3) La promotion des informations
Elle implique le développement de l’entraide, le partage des savoirs, le soutien pour la réussite du groupe. Il s’agit de comprendre qu’échanger des informations permet d’avancer vers l’objectif fixé par le groupe. C’est aussi être capable de débattre, d’argumenter.
4) Les habiletés sociales
Travailler en coopération nécessite de développer des habiletés sociales et comportementales : savoir communiquer, gérer les conflits, savoir accepter l’avis de l’autre, savoir écouter, savoir faire preuve d’empathie.
5) Les processus de groupe
Coopérer nécessite de pouvoir faire une analyse réflexive sur le travail effectué : la participation de chaque membre, la communication dans le groupe, la gestion du temps… Etre capable d’avoir cette réflexion critique permet d’améliorer ses compétences de coopération.
A ces cinq conditions pour mettre en place la coopération, nous pouvons rajouter la mise en place d’un climat de confiance, d’entraide et de respect .
Les objectifs de la coopération

On voit bien que la coopération permet d’atteindre un objectif d’apprentissage mais est également un objectif en soit car la coopération permet de développer des savoir être essentiels. Pour Jim Howden, formateur canadien, spécialiste de la pédagogie coopérative , la pédagogie coopérative à deux objectifs :
« Apprendre à coopérer et coopérer pour apprendre »
Sources :
(1) : Entretien avec Sylvain Connac (2015), La coopération à l’école : les leviers pour améliorer le climat scolaire, climat scolaire, Canopé
(2) : Plante, Isabelle. (2012). L’apprentissage coopératif : des effets positifs sur les élèves aux difficultés liées à son implantation en classe, Revue canadienne de l’éducation, 35.3, p252-283, Montréal
(3) : Johnson, D. W., & Johnson, R. T. (2009). An educational psychology success story : Social interdependence theory and cooperative Learning. Educational Researcher, 38(5), 265–379.
La coopération en classe

Mettre en place des apprentissages coopératifs nécessite du temps pour que les élèves puissent s’approprier les différentes compétences de coopération. Coopérer nécessite un apprentissage explicite, structuré . En début d’année, il est nécessaire de prendre le temps de former les élèves à la coopération, de les accompagner, de les guider.
Mettre en place dans la classe des séances quotidiennes de travail en groupe permet aux élèves d’interagir, de confronter leur point de vue, d’avancer ensemble à la réalisation de la tâche. Pour aider les élèves à s’engager dans la coopération, ces temps peuvent s’accompagner de défis collectifs pendant lesquels, sur un temps limité, les élèves doivent résoudre un problème, une tâche complexe ensemble mais également de séances de « brainstorming » durant lesquelles chacun partage ses idées.